Echos d’Ivan le Terrible d’Eisenstein. L’éclair de l’art…

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Qu'est-ce qu'Ivan le Terrible ? Orson Welles lui reprochait son "penchant pour l'éloquence" qui en faisait à ses yeux "une démonstration vide et purement esthétique". C'est "l'œuvre scandaleuse par son existence même" disait Alexandre Astruc, et, selon Jacques Rivette, "l'apothéose" du "génie plastique" d'Eisenstein. C'est un film en deux parties, un scénario conçu pour trois parties, des dessins préparatoires, des photos, restes d'un tournage inachevé, une partition de Prokofiev retravaillée en un oratorio par Abram Stasevitch... Que le film soit mutilé, la seconde partie ayant été remontée, la troisième manquant à l'appel, ce qui reste est rien moins que somptueux. Ne serait-ce que pour cette raison, l'œuvre "vaut le détour", sinon la digression. Elle demande à être envisagée de près. Elle le mérite aussi parce qu'elle vient de l'enfer : conçue alors que se déroulait un combat impitoyable entre le peuple soviétique et le 3e Reich, elle l'a été par un homme en sursis qui a vu disparaître des amis proches, sans parler de millions d'anonymes, et qui ne pouvait pas ne pas savoir que dans cette affaire il jouait sa tête. C'est en effet un film sur le pouvoir, sur celui de Staline en particulier, une œuvre nécessairement ambiguë où certains verront sans doute de la duplicité. Le propos de cet ouvrage est, entre autres, de comprendre à travers l'usage de la figure du chiasme et du renversement, comment Eisenstein a joué avec le feu. Il intéressera les étudiants en art et cinéma des niveaux Masters 1 et 2, les étudiants slavisants et tous les passionnés de cinéma.

Né d'un père juif allemand et d'une mère slave à Riga, ville lettone de Russie, Eisenstein est rapidement attiré par les arts et se consacra au dessin et aux arts plastiques - son travail s'en ressent - ; puis à l'architecture et à la peinture auxquelles il rendit hommage dans ses décors somptueux. Il tourne son premier long métrage en 1924, 'La grève'. S'ensuivront d'autres films jusqu'au mémorable 'Ivan le terrible' où il utilisera pour la seule et unique fois la couleur, en passant par le plus célèbre - car le plus copié , le plus reconnu et peut-être le plus maîtrisé - 'Le cuirassé Potemkine'. Influencé par Griffith et par Fritz Lang, un autre génie lui aussi d'origine juive allemande dont il assumera le montage russe de 'Docteur Mabuse', il l'est aussi par Meyerhold qui se pose alors comme théoricien novateur et révolutionnaire du cinéma. Eisenstein écrira : 'Je ne fais pas de films témoins, vus par un impassible oeil de verre, je flanque des coups de poing dans l'oeil du public'. Il meurt en 1948 non sans avoir quelques démêlés avec le pouvoir stalinien qui tantôt l'a célébré, tantôt critiqué.

Jean-Louis Leutrat enseigne à l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle l'histoire et l'esthétique du cinéma. Spécialiste du western et de l'analyse des films il a développé dans trois ouvrages une poétique du cinéma originale : Kaléidoscope (P.U.L., 1988), Vie des fantômes (Cahiers du Cinéma, 1995) et L'Autre visible (Klincksieck, 1998). Avec Suzanne Liandrat-Guigues il a publié notamment une trilogie sur les cinéastes de la modernité, Jean-Luc Godard simple comme bonjour (L'Harmattan, 2004), Jean-Daniel Pollet : Tours d'horizon (Editions de l'œil, 2005) et Alain Resnais : Car rien n'est écrit, n'est-ce pas ? (Cahiers du cinéma, 2006). Il est aussi un spécialiste de Julien Gracq.

Echos d'Ivan le Terrible. L'éclair de l'art, les foudres du pouvoir

Auteur : Jean-Louis Leutrat, Barthélémy Amengual (Préfacier)

Paru le : 01/02/2006

Isbn : 2-8041-4946-3 / Ean 13 : 9782804149468

Caractéristiques : 171 pages

Dimensions : 23,0cm x 24,5cm x 0,8cm

Informations complémentaires

Poids 0,67 kg