Traduit du serbe par Olga Markovic 112p., ISBN: 2-8251-0160-5
La parution de ce livre en 1921 en Yougoslavie fut un événement considérable. Rompant avec la tradition réaliste, un écrivain confiait à la génération d’après-guerre désillusionnée un journal de bord d’errances mentales et physiques qui traduisent admirablement la sensibilité nouvelle.
Milos Tsernianski (1893-1977), écrivain et poète serbe né dans l'empire des Habsbourg, est l'auteur de nombreux chefs-d'œuvre qui ont marqué la littérature slave et mondiale. Migrations (Prix du meilleur roman étranger 1986) est considéré par la critique comme l'un des plus grands romans du XXe siècle. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Milos Tsernianski se trouve à Rome en tant qu'attaché de presse de l'ambassade du Royaume de Yougoslavie. Mais la vie romaine, malgré la richesse de son univers artistique dans lequel Tsernianski s'immerge à chaque heure perdue, livrant des pages inoubliables sur Le Tasse et Michel-Ange, lui est insupportable.
Traduit du serbe par Olga Markovic
1914-1918. La guerre. Une fois dissipés les mythes, qu’en reste-t-il pour ceux qui ont eu la chance de s’en sortir vivant ? Mais d’abord, où était-elle, la vie, dans cette succession d’atrocités et de temps morts ? Peut-être ces survivant hébétés l’ont-ils saisie au cœur même de l’horreur et de l’absurdité ?
Tcharnoïevitch, Serbe enrôlé dans l’armée austro-hongrois, est engagé contre les troupe serbo-russes sur le font de Galicie. Situation absurde puisqu-il est contraint de se battre contre ceux dont il se sent le plus proche et que l’armée, à laquelle il appartient, finira par l’emporter sur ce front tout en perdant la guerre.
Il erre de champs de bataille en hôpitaux, de camps de prisonniers à sa maison natale, de souvenir en souvenir de sa vie passée. Il tiens un journal, précaire boussole, fil conducteur incertain de ses errances dans le temps et dans l’espace, ultime possibilité de leur donner un sens. Atteint dans son corps et son esprit, désespéré, résigné, il est incapable d’émotion et conscient de l’inutilité de tout effort.
La parution du Journal, en 1921, est un événement considérable dans l’histoire de la littérature serbe. L’œuvre, en effet, rompait complètement avec la production romanesque traditionnelle. Par la forme d’abord. Chronique ? Poème en prose ? Roman ? Le Journal tient de ces différents genres sans être véritablement restreint à aucun – mais surtout par le ton. Ce ton, l’authenticité première de Tsernianski, est fait de la succession de notations brèves, hachées, sèches et de développements lyriques, d’images subtiles et personnelles, d’idées à bâtons rompus, de réflexions inachevées.
Auteur : Milos Tsernianski
Poids | 0,32 kg |
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