Tchekhov – La steppe. Salle 6. L’évêque

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UGS : 2070425762 Catégorie :

Les trois nouvelles qui composent ce recueil jalonnent trois étapes décisives de la vie et de l'œuvre d'Anton Tchékhov. La Steppe marque son entrée dans la littérature, Salle 6 sa rupture avec la doctrine tolstoïenne de la non-résistance au mal, L'Evêque l'imminence de la mort. Dans la première nouvelle, l'immensité de la steppe russe est vue à travers le regard d'un enfant qui entreprend un long voyage, sur des chars à bœufs, vers le lointain lycée qui l'attend, vers une vie inconnue. La deuxième a pour triste héros le docteur Raguine qui, après avoir accepté dans l'indifférence la souffrance de ses malades, les mauvais traitements qui leur sont infligés, meurt en disant : " Tout m'est égal. " Quant à l'évêque, dont Tchékhov nous conte les derniers jours, comment ne pas songer à l'auteur lui-même, à bout de forces, encombré de sa gloire, assailli par les importuns, qui voit venir la mort et qui bientôt sera remplacé, oublié...

Iégorouchka n'a pas encore dix ans lorsqu'il entreprend au cœur de l'été son premier grand voyage. Et ce sera pour lui la découverte émerveillée de la steppe russe, de cet océan sans vagues où quelques marchands naviguent en convois sur la grand-route, de ses lointains bleus traversés de brusques orages, de sa faune secrète ou familière, de son peuple de bergers et de cavaliers évanescents. Les veillées à la belle étoile où l'on forge le trésor des contes lui ouvriront aussi la porte des rêves. Mais les mystérieux kourganes en faction depuis le fond des âges conserveront tous leurs secrets. La Steppe, c'est aussi l'enfance revisitée par un écrivain encore jeune, engagé non sans appréhension sur les traces des maîtres qui ont chanté la nature russe: Tourgueniev, Tolstoï et surtout Gogol. Tchekhov voulait qu'on lût son récit " comme un gourmet mange les bécasses ". Plus d'un siècle après sa publication, il n'a rien perdu de sa délicate saveur.

" La vie réelle de Tchekhov [...] montre quelle force de caractère le tenait ferme face à cette Russie décadente, cette Russie minée par le dégoût d'elle-même, peuplée d'êtres falots toujours entre les larmes et le rire d'auto-attendrissement. Etant moi-même - par ma mère et aussi par le milieu où s'est passée mon enfance - issu directement des restes de cette Russie en dérive, je crois pouvoir, à l'occasion de la transcription de cette pièce nommée un peu trop sommairement Platonov, témoigner de la vraie " couleur " du climat très spécial qui baigne les pièces aussi bien que les nouvelles d'Anton Tchekhov. Car, en décryptant son théâtre, jamais nous ne devons oublier que, grâce à l'écriture foisonnante de ses nouvelles, les personnages peuplant les pièces de Tchekhov entrent en scène pour ainsi dire déjà chargés. Dès qu'ils apparaissent, on sent qu'ils ont pas mal vécu avant - ce qui les rend d'une simplicité fragile, et donc d'une mortalité, je dirais familière, que jusqu'à Tchekhov le théâtre n'avait encore jamais connue. " (Extrait de la préface de Rezvani).

Auteur : Anton Tchékhov

Editeur : GALLIMARD

Isbn : 2-07-042576-2 / Ean 13 : 9782070425761

Collection : FOLIO CLASSIQUE

Caractéristiques : Poche / 299 pages

Dimensions : 10,7cm x 17,8cm x 1,4cm

Informations complémentaires

Poids 0,25 kg