Cette étude permet de suivre l'évolution des intérêts géopolitiques de la Russie depuis l'apparition des anciens Rous sur les eaux caspiennes jusqu'à nos jours. Dès le XVIIIe siècle, la Russie s'est interposée entre les mondes musulmans turc et persan au Caucase du Sud et en Asie centrale. Depuis, elle a fortement marqué le destin de la région. De nos jours la région caspienne, cœur de ce vaste espace géopolitique, reste au centre des préoccupations de la Russie...
Présentée au début du XX ème siècle comme «l’aire pivot» par le géopoliticien britannique Halford J.Mackinder, l’Eurasie suscite à nouveaux l’intérêt croissant des puissances régionales ainsi que des Etats-Unis. Neuf ans après la signature des accords de Biélovège entérinant la fin de l'URSS en tant que «réalité géopolitique et sujet de droit international», l’Eurasie constitue en effet une zone de pouvoir vacant où s’opère une véritable redistribution de la puissance. De fait l’émergence d’Etats indépendants a considérablement modifié les équilibres internationaux, ouvrant cette région longtemps dominée par l’URSS aux influences étrangères.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la récente «redécouverte» de la Caspienne. Située à la confluence de quatre ensembles politiques et culturels, le monde russe, le monde turc, le monde iranien et le monde de l’Asie centrale, la plus grande étendue d’eau enclavée au monde ne comptait hier que deux Etats riverains – l’URSS et l’Iran. Avec l’éclatement de l’URSS, celle-ci cédant dans la région la place à quatre Etats, la Russie, l’Azerbaïdjan, le Kazakstan et le Turkménistan, le nombre d’Etats riverains est du jour au lendemain passé de deux à cinq. Partenaires inégaux dont les objectifs divergent, ces derniers sont réunis par la Caspienne : grâce à elle ou à cause d’elle, ils forment une nouvelle communauté. Cette communauté ainsi formée est le résultat non pas d’un choix, mais de l’éclatement de l’URSS et de l’ouverture des frontières. Ceci a entraîné une multiplication rapide des problèmes auxquels ils se sont trouvés confrontés et des sources de tension.
Si la région de la Caspienne soulève un tel intérêt, c’est essentiellement, pour ne pas dire uniquement, à cause des formidables ressources de pétrole et de gaz qu’elle recèlerait. En effet la «réévaluation des réserves de pétrole et de gaz ont profondément modifié la situation géopolitique du Bassin caspien et en ont fait un des enjeux majeurs des relations internationales de l’après-guerre froide» ainsi qu’un élément déterminant dans la recomposition de l’espace postsoviétique. Ces nouveaux enjeux se situent à deux niveaux. D’une part les enjeux liés à la prospection et à la production qui impliquent outre les pays producteurs, les plus grandes compagnies pétrolières mondiales. D’autre part les enjeux liés au tracé des oléoducs et gazoducs qui achemineront les hydrocarbures engagent tous les pays situés sur l’axe caspien. Les luttes que se livrent les différentes forces en présence pour le contrôle des réserves pétrolières, de la production et des routes d’évacuation seront lourdes de conséquence pour la définition de nouveaux équilibres régionaux.
Trois catégories d’Etats, «constituant autant de cercles concentriques autour du bassin de la Caspienne» , sont impliquées dans la lutte pour le contrôle de ses ressources : les Etats producteurs, les Etats susceptibles de servir de voies d’acheminement, c’est-à-dire, la Russie, l’Iran et la Turquie, et les Etats consommateurs d’énergie, c’est-à-dire, les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. Les intérêts de chaque Etat varient selon son appartenance à l’une ou l’autre des catégories.
Nous traiterons d’abord des problèmes afférents à cette question. Ensuite nous verrons la position de la Russie dans cette région et pour terminer nous étudierons les enjeux géopolitiques.
Titre : Les intérêts géopolitiques russes dans la région caspienne. Rivalités anciennes, enjeux nouveaux
Auteur : Garik Galstyan
Isbn : 978-2-296-03966-7
Ean 13 : 9782296039667.
Poids | 0,48 kg |
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