Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski n'a de cesse qu'il n'ait conspué l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté.
Et il n'a de répit qu'il n'ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir. Or, pour rendre la tonalité de ce monologue, pour en retrouver la " matière ", pour en restituer le sens qui tient avant tout à la langue et à l'usage qu'en fait Dostoïevski, il fallait une traduction débarrassée du souci d'élégance contre lequel celui-ci n'a cessé de lutter.
C'est pourquoi la nouvelle traduction d'André Markowicz - qui a entrepris pour Babel de retraduire intégralement l'œuvre de Dostoïevski - trouve ici toute sa nécessité. Imprécatoire et violente, elle permet d'entendre la véritable voix du grand écrivain russe.
Les carnets du Sous-Sol constituent un véritable manifeste servi par un méchant petit bonhomme qui nous convoque dans son amphithéâtre clandestin. Notre héros sans nom, depuis son sous-sol, s’adresse au monde et à lui-même. En s’adressant, il veut échapper à la conscience d’autrui et à tout ce qu’elle lui impose. Il s’attaque à la morale, à la logique, et nous dit sa méfiance pour les 'palais de cristal', projets de tous ceux qui travaillent au bonheur d’autrui.
Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881) naquit à Moscou, dans l’hôpital dont son père était le médecin. Il eut une enfance maladive, une jeunesse difficile; ses études paraissent avoir été réduites à une instruction primaire. Il entra vers 1840 à l’École des ingénieurs militaires, à Saint-Pétersbourg, et en sortit, ainsi que son frère, avec le grade de sous-lieutenant. Mais il démissionna en 1844, et publia son premier ouvrage: Les Pauvres gens.
Fédor Dostoïevski - CARNETS DU SOUS-SOL
Poids | 0,23 kg |
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