"- Dies Irae, jour de colère, jour de vengeance et d'expiation terrible, jour d'Horreur et de Mort. Cette procession que j'ai observée derrière le mur était extraordinaire et effrayante. Ils portaient les statues de leurs saints, mais ils ne savaient pas s'il fallait les hausser encore, ou les précipiter à terre et en piétiner les débris. Les uns les maudissaient encore alors que les autres priaient déjà, mais tous avançaient ensemble, enfants du même père et de la même mère : l'Effroi et la Mort. Ils sautaient par-dessus les failles et tombaient dans les trous. Et les saints chancelaient comme des ivrognes. - Dies Irae... Celui-ci chantait, celui-là pleurait, celui-là encore riait ; ils hurlaient comme des fous. Ils agitaient les bras et tous se hâtaient. De gros moines s'enfuyaient. Devant qui fuyaient-ils ? Derrière eux sur la route, il n'y avait rien ; les ruines se chauffaient doucement au soleil et le feu rentrait sous terre, fumait de lassitude. "
Titre : Dies irae
Auteur : Léonid Andreïev
Editeur : EDITIONS DU ROCHER
Isbn : 2-268-03618-9 / Ean 13 : 9782268036182
Broché / 48 pages
12,0cm x 16,5cm x 0,4cm
Leonide Andreïev (1871-1919), encouragé par Gorki, influencé par Tolstoï, se lance dans l'écriture et rencontre dès ses premières publications un vif succès. Il a publié, outre ses pièces de théâtre, une centaine de nouvelles, traduites de son vivant en plus de vingt langues, parmi lesquelles Les Sept Pendus (Autrement). Ses œuvres complètes sont en cours de publication aux éditions Corti.
Poids | 0,15 kg |
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